Il y a cinquante ans, le 27 décembre 1974, la terre de Liévin tremblait, et avec elle, tout un bassin minier sombrait dans le deuil. En ce jour tragique, quarante-deux vies furent arrachées dans les entrailles de la fosse Saint-Amé, à la suite d’un coup de grisou. Ce fut un drame humain, mais aussi un cri d’alerte, résonnant à travers les galeries obscures pour dénoncer les sacrifices imposés par la quête insatiable de productivité.
Aujourd’hui, en tant qu’élu liévinois et Sénateur, j’ai tenu à être présent pour honorer la mémoire de ces hommes, époux, pères, fils. Cette cérémonie, empreinte de gravité et d’émotion, était d’abord et avant tout un hommage aux victimes et à leurs familles. Elles portent encore les cicatrices de cette journée où le quotidien s’est brisé, laissant place à un chagrin insondable.
Liévin ne cesse de vibrer de ce souvenir. Ici, chaque rue du quartier des Six-Sillons garde en elle une part de cette histoire douloureuse. La mine, synonyme de labeur et de fraternité, fut aussi le théâtre d’injustices profondes, où le sol, trop souvent, a pris ce qu’il n’aurait jamais dû réclamer, comme l’a très justement rappelé Laurent Duporge, Maire de Liévin, dans son allocution.
La présence du Premier ministre François Bayrou ce matin témoigne de la reconnaissance de notre République envers ces hommes qui ont donné leur vie pour nourrir la prospérité de notre nation. Mais au-delà des hommages officiels, il nous incombe de porter la flamme du souvenir. Ce devoir de mémoire est notre responsabilité collective, pour que jamais ne s’efface la trace de leur sacrifice et que leurs leçons continuent d’éclairer notre avenir.
À Liévin, l’émotion est vive, la douleur encore palpable, mais la dignité est plus forte que jamais.
Photos : Ville de Liévin.
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